L’invisibilité du traducteur littéraire
Pourquoi, traditionnellement, le traducteur d’une œuvre littéraire n’est-il pas mentionné sur sa couverture ? Les professionnels de la traduction exigent des éditeurs le droit d’apparaître dans cet espace si important des livres afin de donner de la visibilité, de la valeur et de la reconnaissance à leur travail.
Je vous propose une petite expérience littéraire qui ne vous prendra pas plus d’une minute. Êtes-vous prêt à la faire ? Il suffit de choisir quelques livres que vous avez à la maison, mais tous doivent être des traductions d’œuvres originales. Lorsque vous les aurez, regardez attentivement la couverture de chacun d’entre eux et répondez à la question suivante : le nom du traducteur littéraire figure-t-il sur l’un d’entre eux ?
L’erreur de recherche de transparence dévalorise le rôle des traducteurs en tant que médiateurs interlinguistiques et dissimule le travail laborieux, complexe et important réalisé par ces professionnels.

Crédit photo : Iñaki del Olmo sur Unsplash
Peu d’éditeurs mentionnent les traducteurs sur les couvertures des livres, parce que l’illusion de la transparence est profondément ancrée dans le secteur de l’édition. Nous devons continuer à nous battre pour que le travail des traducteurs soit reconnu.
Grâce aux nombreuses revendications des traductologues et des traducteurs eux-mêmes, certains éditeurs commencent à faire figurer le nom des traducteurs sur les couvertures des livres qu’ils ont traduits. Pourtant, peu d’entre eux le font pour le moment, dans la mesure où l’illusion de la transparence reste profondément ancrée dans l’industrie mondiale de l’édition d’aujourd’hui. Il faut donc continuer à se battre pour que le travail des traducteurs obtienne la reconnaissance sociale qu’il mérite et que ces professionnels occupent enfin la place d’honneur qui leur revient sur la couverture des livres.